Le fisc victime d'un réseau d'escroquerie

Un curieux intermédiaire, Michel Lamarque, a été écroué. L'éditeur Jean de Bonnot est poursuivi pour abus de biens sociaux.

DEPUIS le 7 juin, un mystérieux homme d'affaires dort à la maison d'arrêt de la Santé. Mis en examen pour « blanchiment de capitaux » par le juge Jean-Christophe Hullin, Michel Lamarque est suspecté d'être au coeur d'un réseau d'escroquerie. Un de ses associés a également été mis en examen ainsi que l'éditeur Jean de Bonnot, poursuivi pour abus de biens sociaux.

L'histoire démarre il y a tout juste un an avec l'enquête de Tracfin, le service antiblanchiment du ministère des Finances. Les limiers de Bercy découvrent qu'un certain Michel Lamarque a reçu la somme de 486 000 euros de la société d'édition Jean de Bonnot, spécialisée dans les ouvrages d'art.

Interrogé, Lamarque explique alors avoir été rémunéré en qualité « d'assistant fiscal de sociétés ». Il prétend avoir obtenu, par ses « contacts », un dégrèvement de près de 4 millions d'euros sur un redressement fiscal. C'est sur la base de ces révélations qu'une information a été ouverte en avril dernier par le parquet de Paris.

Mandat d'arrêt international

Les premières investigations ont montré que l'homme d'affaires, ancien permanent du RPR dans les années 1980, agissait sous différentes identités. Grâce à de faux papiers, il utilisait notamment les patronymes de Jarnoux ou Derinck, ouvrant de multiples comptes bancaires et jonglant ainsi avec des millions d'euros entre ses domiciles de Bruxelles et de Paris.

Les enquêteurs s'aperçoivent également que sous le nom de Michel Jarnoux, il fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. La justice lui reproche de s'être enfui, en 1994, avec les 18 millions de francs (2,7 millions d'euros) de l'Association nationale des arts du cirque (Andac), structure financée par le ministère de la Culture dont il était le directeur. Reconverti dans un rôle prétendu « d'assistant fiscal », Lamarque se disait, jusqu'à son arrestation, « mandataire au tribunal » ou « contrôleur financier ». C'est à ce titre que ce septuagénaire avait, semble-t-il, pignon sur rue.

Si, de source proche du dossier, on décrit « une escroquerie de grande envergure », les enquêteurs s'intéressent plus particulièrement aux relations de Michel Lamarque qui lui auraient permis d'obtenir de faux papiers d'identité.

Concernant le contrôle fiscal de l'éditeur Jean de Bonnot, la justice a entre les mains une lettre de Renaud Donnedieu de Vabres, figurant au dossier fiscal. Comme l'a évoqué Le Point, en avril 2005, le ministre de la Culture avait sollicité la bienveillance de Bercy. Joint par Le Figaro, Renaud Donnedieu de Vabres a expliqué que « cette lettre adressée au ministre du Budget était classique » dans ce genre de procédures. Il précise n'avoir « jamais rencontré Jean de Bonnot et ne pas connaître » Michel Lamarque. Quant à Jean-François Copé, le ministre du Budget de l'époque, il nous a déclaré « avoir simplement suivi l'avis de ses services », en l'occurrence le comité du contentieux fiscal. Lui aussi affirme ne jamais avoir rencontré les protagonistes de l'histoire. L'éditeur Jean de Bonnot, qui a versé près de 500 000 euros à Michel Lamarque, n'a pas souhaité répondre au Figaro.

Source: Le Figaro

http://www.lefigaro.fr/france/20070620.FIG000000026_le_fisc_victime_d_un_reseau_d_escroquerie.html

Voilà un article qui pourrait peut-être expliquer l'attitude très particulière de cet éditeur si particulier...

Très Intéressant...

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